Le travail du médecin légiste est présenté dans ce livre par une femme médecin, le docteur Silke Grabherr. Elle explique les règles de la thanatologie auxquelles est soumis le corps de tout être humain la mort venue, et comment les causes, les conditions et la nature de la mort peuvent ainsi être déterminées.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous passons de vie à trépas ? Pourquoi son activité persiste-t-elle parfois ? Et qu'est-ce que mourir, au fond ? Aussi étrange que cela paraisse, les frontières de la mort restent mal définies. Et pour cause : depuis la "résurrection" d'une pendue en 1650 et les électrisations de cadavres menées par Galvani, elles n'ont cessé d'être repoussées. Aujourd'hui, les nouveaux docteurs Frankenstein envisageraient même de greffer un corps pour prolonger la vie...
Après avoir lui-même frôlé la mort, l'auteur s'est passionné pour cette épopée scientifique. D'une plume acérée au contact des archives, il retrace l'histoire des physiologistes et des médecins qui ont pavé la voie aux découvertes actuelles. De laboratoires en hôpitaux, il nous conduit à la rencontre de ces morts au coeur battant, de cet alpiniste, indemne après neuf heures de réanimation cardiaque, de ces cerveaux sortis de leur crâne et toujours actifs, sans oublier les "revenants" d'une expérience de mort imminente (EMI).
Un récit époustouflant qui questionne notre condition humaine.
[Résumé éditeur]
This paper investigates nursing home staff’s experiences of the “final journey,” when a resident’s dead body is taken to the cold room. The account is based on data from ethnographic fieldwork in two nursing homes in Norway. Accompanying the dead body, staff found themselves “betwixt and between” – an anxious and ambiguous state, bordering on the uncanny. Liminality became a useful theoretical device in the data interpretation. The last offices – a rite of passage governing liminal states – provided a containing structure for this final journey but were not sufficient to banish the uncanny from the staff’s experience.
Les services funéraires sont de plus en plus sollicités pour prendre soin des disparus et leur redonner vie et corps. Les mouvements psychiques qui accompagnent ces soins ont longtemps été déniés voire occultés. Pourtant il ne fait pas de doute que la rencontre avec le cadavre mobilise chez ceux qui y sont confrontés une dynamique subjective dont la logique est régie par l’émergence d’un monde fantasmatique propre à chacun. Les auteurs proposent d’explorer à partir d’une écoute clinique les enjeux de cette dynamique et le vécu de ces professionnels qui restent souvent livrés à leur propre solitude.
Very few studies are available on the use of infrared tympanic thermometer to estimate the postmortem interval. The purpose is to observe the decrease of the infrared tympanic temperature according to the postmortem interval under standardized conditions and to compare with the gold standard (rectal temperature). One hundred seventeen cadavers are included at the mortuary of the University Hospital of Nancy from 1 June 2015 to 1 June 2016. The infrared tympanic temperature is measured twice in each ear for each cadaver with a control of these measurements and the taking of rectal temperature for the part of them. In our experiments, the reproducibility of the measurements was excellent between both the ears of one body [intra class coefficient correlation [ICC]=0.952], the right ear and the left ear with a same observer [ICC=0.853] and the different observers [ICC=0.830]. The postmortem interval is correlated with the infrared tympanic temperature (rho=-0.483; p <0.0001) with an average of 3.79 h ± 2.38 h. A calculation method is developed (postmortem interval=16.14- 0.39 ×infrared tympanic temperature). Even if the correlation with the gold standard was correct (rho=0.505), it is not associated with the postmortem interval (p =0.0702) due to weakness of the sample. Despite early and only time point postmortem measurements, these results are promising and might impact the forensic science community by drawing the attention of researchers to the estimation of the time period since death and by developing a simple and non-invasive method, even for non-medical investigators at the scene.
This essay presents an account of the influence of the researcher's body within qualitative death research. It suggests that appropriate reflection on the researcher's subjectivity should consider his or her own bodily performances and experiences. At the beginning I offer some introductory thoughts in this regard, referring to Plessner's distinction between 'being a body' (Körper-haben) and 'having a body' (Leib-sein). Here, I highlight the importance of autoethnographic approaches for the understanding of bodily experiences, such as sensations, perceptions and their aesthetics. To demonstrate the importance of considering the researcher's body within the research process, I then draw on my own autoethnographic material, discussing how I experienced in my body frightening and disturbing feelings while dealing with the dead. This material was collected during a six-month internship from April to September 2016 at a small funeral home in Thuringia, Germany. I explain how I was socialised regarding my bodily behaviour towards the dead years ago and how I acquired the knowledge that touching a corpse is often taboo; describe my bodily reactions when I saw a dead body for the first time during my internship and how these reactions influenced my fieldwork; relate how my senses and perceptions when first touching a corpse led to extreme responses that drew most of my attention to the haptic and sensual dimension, making me unable to notice other information in the field; and show how these bodily experiences crossed borders and influenced my life beyond my field research.
Quand on est d'ici et d'ailleurs, où reposer ? Le choix de funérailles au pays natal peut clore une vie déracinée et entraîner les vivants dans une épopée héroïque digne d'Antigone qui, dans la tragédie grecque, défia les lois de la cité pour enterrer son frère. Il arrive aussi que l'incongruité des situations invite l'humour dans les préparatifs. Élisabeth Pasquier et Anne Bossé, chercheuses en sociologie, architecture et urbanisme, ont écrit une pièce à partir d'entretiens réalisés avec des fils et filles de migrants, des médecins, des professionnels du fret aérien et des pompes funèbres.
La confrontation au cadavre est une expérience en soi, voire difficile lorsqu'il s'agit d'un proche. L'auteur décrit rapidement les différentes étapes qui mènent à la mort et parle ensuite des transformations subies par le corps sans vie.
GONCALVES, André ; BIRO, Dora Philosophical transactions of the Royal Society of London. Series B, Biological sciences, 05/09/2018, vol.373, n°1754, p. 1-12
Evolutionary thanatology benefits from broad taxonomic comparisons of non-human animals' responses to death. Furthermore, exploring the sensory and cognitive bases of these responses promises to allow classification of the underlying mechanisms on a spectrum from phylogenetically ancient to more derived traits. We draw on studies of perception and cognition in invertebrate and vertebrate taxa (with a focus on arthropods, corvids, proboscids, cetaceans and primates) to explore the cues that these animals use to detect life and death in others, and discuss proximate and ultimate drivers behind their capacities to do so. Parallels in thanatological behaviour exhibited by the last four taxa suggest similar sensory-cognitive processing rules for dealing with corpses, the evolution of which may have been driven by complex social environments. Uniting these responses is a phenomenon we term 'animacy detection malfunction', whereupon the corpse, having both animate and inanimate attributes, creates states of fear/curiosity manifested as approach/avoidance behaviours in observers. We suggest that integrating diverse lines of evidence (including the 'uncanny valley' effect originating from the field of robotics) provides a promising way to advance the field, and conclude by proposing avenues for future research.This article is part of the theme issue 'Evolutionary thanatology: impacts of the dead on the living in humans and other animals'.
Si l'histoire de la mort a suscité de nombreux travaux, celle du sort réservé au corps mort reste méconnue. Jusqu'au XVIIIe siècle, l'Eglise se charge de l'ensevelissement des corps dans les églises, chapelles ou cimetières adjacents, en veillant à sacraliser ces espaces funéraires. Mais l'urbanisation, l'influence des scientifiques et des philosophes et les exigences de santé publique entraînent une série de mesures administratives.
Le mouvement hygiéniste souligne au XIXe siècle les problèmes de séparation définitive des vivants et des morts et du choix de l'emplacement du cadavre. Dans le cimetière public et laïc, une nouvelle célébration de la mémoire voit le jour. A partir des années 1870, des médecins positivistes prônent la crémation des corps au nom de la santé publique et revendiquent la liberté d'expérimentation, tout en demeurant attachés au respect du culte des morts.
Historiens, sociologues et anthropologues mêlent leur regard pour penser le temps et les formes du passage de la communauté des vivants à l'univers de la mémoire.
Le 2 août 2005, une soignante signale la présence de 353 fœtus et enfants mort-nés dans la chambre mortuaire de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris. L’émotion est considérable. En une semaine, l’hôpital ne reçoit pas moins de 522 appels de parents affolés y ayant séjourné. En plein cœur de l’été et des congés annuels, l’administration hospitalière convoque tous les chefs de services dans leurs...
[Premières lignes]
Depuis quinze ans, des expositions de cadavres ont lieu dans différents Etats occidentaux de culture libérale. Les polémiques qu’elles suscitent demeurent anecdotiques ; la tonalité dominante est l’indifférence générale. En France, une exposition de corps plastinés en 2008 a fourni l’occasion au Comité consultatif national d’éthique (CCNE) de se prononcer sur cette pratique, et de rappeler certains principes éthiques incontournables, tel que le respect du corps des morts.
Associer mort et droit de la santé peut sembler déroutant. Pourtant, les années 2015 et 2016 ont été marquées par des évolutions législatives et jurisprudentielles majeures qui traduisent l'appréhension de la fin de la vie par le droit de la santé. La loi n° 2016-87 du 2 février 2016 a d'ailleurs renforcé l'obligation des médecins de prendre en compte la volonté du malade, ce qui a conduit les auteurs à analyser plus largement les limites juridiques du respect de la volonté de chacun à l'épreuve de la mort. La volonté est ainsi retenue comme notion centrale dans la rencontre entre la mort et le droit de la santé. Le juriste connaît mieux le consentement que la volonté. Le consentement est déterminant dans la relation de soins mais cette dernière implique souvent le corps affaibli, souffrant et diminué d'une personne qui n'est plus en mesure d'indiquer ce qu'elle souhaite. Par conséquent, à défaut de consentement, c'est la volonté du patient qui devra être recherchée. La volonté exprimée du vivant perdure après la mort dans les obligations laissées aux descendants de respecter la mémoire du défunt et ses choix. Aussi l'ouvrage se partage-t-il entre la volonté du vivant et celle du "de cujus". La volonté du vivant face à la mort peut concerner sa propre mort ou bien celle de tiers. La volonté du "de cujus" s'exprime, quant à elle, à l'épreuve de l'usage de son cadavre et de l'intérêt des tiers. (4ème couv.).
Origine : BDSP. Notice produite par EHESP BBFokR0x. Diffusion soumise à autorisation
L'auteure analyse tout d'abord la place occupée par la chambre mortuaire dans l'institution hospitalière. Puis elle traite de l'importance et de l'impact de la particularité du corps mort. Dans la dernière partie, il s'agit de prendre en considération l'aspect particulier des professions de la mort.
Cet ouvrage parle des questions liées aux problématiques d’arrêt thérapeutique et au prélèvement d’organes en explorant le discours de professionnels de la santé impliqués dans l’activité de greffe. Ils expriment leur point de vue sur ce type de prélèvement d’organes, leurs difficultés et interrogations, les avantages et inconvénients de cette pratique. La référence de plus en plus pressante à la pénurie d’organes dans le discours politique et social favorise un accueil plutôt favorable des différents moyens qui augmentent les chances de survie des personnes en attente d’une greffe. Cependant, les professionnels estiment fondamental de se montrer prudent, l’autorisation de prélèvement après arrêt cardiaque contrôlé ne devant être prise, ni en suivant les arguments de quelques-uns, ni pour des motifs scientifiques émanant d’une société post-moderne inquiète des conditions d’accompagnement en fin de vie. Les points de vue reflétés dans cet ouvrage et les repères philosophiques proposés soutiendront la réflexion des soignants qui accompagnent au quotidien les familles vulnérables de futurs défunts comme les personnes en attente d’une greffe. Le maintien de la vie de ces dernières pèse dans les délibérations et suscite des dilemmes qui invitent au dialogue éthique collectif.
[Résumé éditeur]
Cet article retrace l'histoire de la thanatopraxie depuis le temps des pharaons jusqu'à aujourd'hui. Il propose également une définition de cette pratique.
Cette analyse des modes de gestion de la mort par les soignants explique pourquoi celle-ci peut être différemment tolérée suivant les types de services où elle survient et présente plusieurs modes de réaction selon les spécialités, entre violence, humour et dialogue.
Cet article présente la méthodologie et les conclusions d’une enquête qualitative sur l’efficacité des soins infirmiers post-mortem du point de vue des entreprises de pompes funèbres. L’objectif de cette étude est de comprendre de quelle façon les procédures de soins peuvent aider ou au contraire entraver le travail ultérieur des pompes funèbres pour obtenir une présentation esthétique du corps du défunt.