Soignants, philosophes et sociologues examinent les effets de la pandémie de Covid-19 sur les grands principes éthiques. Ils abordent la situation des personnes vulnérables, le système de soin, l'éthique en contexte ou encore les relations entre santé et environnement.
Par peur de la vie, l'homme se soumet à la mort et se laisse domestiquer par elle. L'obsession de la mort et de la vie conduit alors à un constant éloignement de soi-même et empêche de s'ouvrir au réel.
Premature discussions of patients' rights or duties to death must be put aside to focus first on whether death injures the patient who dies. Comparativism argues that dying does have impact on this individual, then it may alter our arguments on duties or rights to die, as well as on how and whether we should make end of life decisions for others. If Comparativism is correct, then there are large ramifications for ethics, medicine, and public health. Unfortunately for Comparativism, its incorporation of intuitions and possible worlds gives it the same undermining biased world problem encountered by Moore's isolation test for intrinsic value. Imagining/referring to a possible world whilst in this one merely creates the illusion that a decedent's death can benefit or injure her. When we select possible worlds or fill in their missing states of affairs, we can often impose our own biases into the thought experiment. Thinking about fictions is useful in figuring out what we should do and be, as well as evaluating what others did and were, but medical practice and policy affecting end of life issues in bioethics should always be based on reality and not subjective partiality.
Les éditeurs de la revue Etudes ont compilé une série d'articles publiés entre 2005 et 2011 sur la notion de "prendre soin" :
-Introduction d'Agatha Zielinski : Que signifie "prendre soin" ?
-Pour une médecine de l'incurable, Céline Lefève et Jean-Christophe Mino (Juin 2008)
-Violence de la maladie, entretien avec Claire Marin (Juillet 2008)
-Former de vrais thérapeutes, Jean-Christophe Mino, Marie-Odile Frattini, Emmanuel Fournier (Février 2011)
-L'éthique du Care, une nouvelle façon de prendre soin, Agatha Zielinski (décembre 2010)
-Postface de Patrick Verspieren, "Le pacte de soin" à partir de l'article "Malade et médecin partenaires" (Janvier 2005)
Issue d'une habilitation à diriger des recherches, cette monographie rééxamine sous l'angle philosophique l'objet qu'est le corps, un état tout à la fois familier et mystérieux. En articulant réflexion théorique et pratique de la science médicale, l'auteur étudie les différentes échelles du corps et propose une réflexion sur le topos contemporain de la médicalisation de l'existence.
Dementia patients in the moderate-late stage of the disease can, and often do, express different preferences than they did at the onset of their condition. The received view in the philosophical literature argues that advance directives which prioritize the patient's preferences at onset ought to be given decisive moral weight in medical decision-making. Clinical practice, on the other hand, favors giving moral weight to the preferences expressed by dementia patients after onset. The purpose of this article is to show that the received view in the philosophical literature is inadequate and is out of touch with real clinical practice. I argue that having dementia is a cognitive transformative experience and that preference changes which result from this are legitimate and ought to be given moral weight in medical decision-making. This argument ought to encourage us to reduce our confidence in the moral weight of advance directives for dementia patients.
Ce numéro de la revue est consacré à la philosophie de terrain définie comme rapport entre réalité et pensée et comme spécificité de l’activité philosophique. Sont abordés la revendication contemporaine d’une philosophie impliquée, une philosophie de terrain en lien avec la pensée canguilhémienne des normes individuelles, l’accompagnement de la fin de vie ou encore la recherche en éthique clinique.
Le traitement contemporain de la mort est examiné sous l’angle de la psychanalyse à travers l’étude de travaux d’historiens, de philosophes ou d’écrivains, de témoignages personnels, de discours et de pratiques. Une des questions centrales porte sur la façon dont les sujets, dans une époque marquée par l’érosion du vivre-ensemble, inventent une solution personnelle pour composer avec la perte.
Cet ouvrage offre une analogie de la vie comme une oeuvre littéraire ou d’art, achevée quand on la juge accomplie. Se fondant sur le témoignage de personnes ayant le moyen de mourir volontairement, le philosophe questionne leur conception de la dignité, d’une vie digne d’être vécue et propose une réflexion sur la mort et l’exercice de la liberté.
Dans ce livre III des Tusculanes, Cicéron, en deuil de sa fille, évoque en disciple des stoïciens la mort, la douleur, le chagrin, s’exhortant à surmonter sa peine par la réflexion et la maîtrise de soi.
Anticipatory grief is a concept commonly used by researchers and clinicians when talking about the experience before the death of a loved one. This article offers a critical perspective on the disciplinary, theoretical and philosophical foundations of three distinct and frequently used conceptualisations of anticipatory grief: Lindemann's, Rando's and one derived from sociology. Lindemann's perspective conceived anticipatory grief as an inevitable component of the grieving experience in the situation of impending death. Rando's perspective views anticipatory grief as a multidimensional that facilitates post-mortem mourning. The third perspective, offered by sociologists, defines anticipatory grief as an experience highly influenced by the social context of the individual. This review explains how these different perspectives influence research and concludes with a reflection for potential future research.
Les connaissances anciennes et nouvelles de la notion d'éternité sont regroupées dans cette BD très concise et très claire permettant de comprendre la recherche actuelle et les enjeux philosophiques des choix de recherche par rapport à la mort.
With the emergence of organ donation and donation technology, the previous indivisibility of the human body becomes divisible, and different human organs form a new life subject. With reference to specific case studies in China, a new life, consisting of donated organs from different bodies by donation, can be called "donated life." Donated life is a win-win action between altruism and egoism, that is, to save the lives of others and to regenerate the organs of donors or their relatives. Due to the emergence of this kind of life, traditional social ethics theories based on the marriage-related family find it difficult to difficult to explain the new realities. Thus, new thinking about social ethics is necessary.
L'auteur apporte une réflexion sur l'euthanasie associant anthropologie, sociologie, philosophie, théologie, politique et éthique. Il souligne les divisions qu'elle suscite au sein des sociétés comme des familles, en raison du fait qu'elle n'interroge pas uniquement la mort mais aussi la vie et les valeurs tout en obligeant l'individu à porter un autre regard sur sa propre existence et sa condition humaine.
Les pages qui suivent reprennent essentiellement les propos des auteurs tenus lors d'une conférence présentée dans le cadre du congrès annuel de l'Association québécoise de soins palliatifs (AQSP), lequel s'est tenu à Montréal le 9 mai 2019. La présentation s'intitulait Repères éthiques pour surmonter les paradoxes dans le soin. Elle s'inscrivait sous l'égide de la Causerie Danielle-Blondeau, dans une volonté d'approfondir des thématiques pertinentes au regard d'enjeux actuels. Nous avons proposé, au moyen de cet atelier post-Causerie, des pistes de réflexion sur le thème de la temporalité et des soins palliatifs.
[Début de l'article]
Ce n'est pas le suicide, la rationalité ou la liberté dont il serait parfois l'expression, qui est ici mon objet, mais l'appréciation de la nature de l'aide apportée à quiconque réclame assistance au suicide. Il s'agit bien de l'assistance au suicide et non de l'euthanasie, car ces deux situations, qui présentent des similitudes, doivent être différenciées : fournir à une personne les moyens de se supprimer n'est pas la supprimer. Dans le cas du suicide assisté, le tiers n'occupe pas la même place que dans l'euthanasie puisqu'il met à disposition le produit toxique destiné à être absorbé par le patient au lieu de pratiquer lui-même l'injection létale. Lors d'un geste euthanasique, un tiers est nécessairement présent et c'est lui qui met fin aux jours de la personne. Ce n'est pas le cas du suicide assisté où le tiers peut être absent.
[Intro.]
Cet ouvrage de la collection "Espace éthique" regroupe des contributions sur la notion de vulnérabilité, notamment sur les problèmes et les opportunités posés par son usage dans la société. Ainsi, une politique de protection des personnes vulnérables peut, dans le même temps, être une source d'exclusion. Les auteurs estiment que cette nouvelle éthique peut être positive à condition de ne pas verser dans l'apologie de la vulnérabilité.
Je me souviendrai toujours de ce patient de 24 ans atteint d'un cancer du foie. C'était en 2008. Il était au stade terminal dans le service de médecine interne de l'hôpital de Kibagabaga, un hôpital de district situé dans la capitale Kigali. Il souffrait horriblement d'une douleur sévère, mais le règlement sur l'utilisation des opiacés était un vrai parcours du combattant. Pour une seule ampoule de morphine de 10 mg, il fallait rédiger une prescription au stylo rouge, et la signature du pharmacien, de l'anesthésiste et du chef de service. Je n'oublierai jamais sa mère. Elle m'avait suivi après le tour de salles et supplié à genous de donner à son fils un médicament qui le ferait dormir pour qu'il ne se réveille plus. Les cris et les pleurs de son fils étaient traumatisants et insupportables pour les autres patients. Mais aussi pour elle et sa famille, bien sûr, qui ne pouvaient pas accepter que leur proche finisse sa vie avec cette douleur inhumaine que les médecins étaient incapables de traiter. Cette histoire a marqué un tournant majeur dans ma vie professionnelle. J'ai compris que, malgré les années passées à la faculté de médecine, j'avais encore beaucoup à apprendre sur la prise en charge des patients souffrant de maladies incurables et de leur famille. Trois jours plus tard, mon patient mourut dans des douleurs atroces, entouré par un personnel soignant frustré de n'avoir pu utiliser d'opiacés pour soulager ses souffrances.
[début de l'intro.]
Les justifications apportées à la dépénalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté mettent en jeu au moins trois concepts éthiques : la dignité, la liberté et la compassion. Après quelques brèves considérations à propos de l’usage de la dignité et de la liberté dans les débats présents, nous examinerons la pertinence d’un appel à la compassion en essayant de donner à cette notion une cohérence qui souvent lui fait défaut.