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Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils sont atteints d'une maladie grave. Filmés dans leur quotidien d'enfant, avec ses joies, ses rires et ses peines, ils sont bouleversants. Allez voir Et les Mistrals gagnants ! |
Cette documentariste a su trouver la bonne distance, elle sait les filmer sans être ni dans le « pathos » ni dans une forme d’angélisme.
Après avoir elle-même vécu la perte d’une petite fille, ce film, vraie leçon de vie, est devenu indispensable. C’est là où c’est une réussite. Sans connaitre le diagnostic de ces enfants, sans connaitre leurs évolutions, sans savoir s’ils vont mourir ou pas, nous les suivons au jour le jour dans leurs jeux mais aussi dans leurs soins et leurs rencontres.
Souvent lorsque l’on évoque la maladie d’un enfant, nous nous posons automatiquement la question de son avenir, et bien, dans ce film, Anne Dauphine Julliand sait nous montrer la vie, les rires et les échanges entre ces petits comme si, par moment, la maladie était repoussée. Ces enfants sont alors comme les autres. Nous sourions de leurs paroles et de leurs mots d’humour, l’amitié entre deux petits garçons nous émeut aux larmes, nous en oublions leurs maladies. Ces deux petits garçons suivis sans doute dans le même hôpital se parlent, jouent et se soutiennent. Les familles, parents et fratries, sont là discrètes, bienveillantes et totalement présentes.
Oui, j’ai apprécié ce film qui m’a plongé dans ce quotidien si particulier, à la fois un film léger et profond. Je l’ai trouvé bouleversant tout en restant élégant et réaliste. Allez-y !
M-C B
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Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian baladent leur caméra dans le service de gériatrie de l’Hôpital Charles Foix d’Ivry. On y suit le travail du chorégraphe Thierry Thieû Niang avec les patients. Il y croise Blanche, une dame de 92 ans souffrant de la maladie d'Alzheimer, qui tombe sous le charme de son professeur de danse. Un espace où la magie de la danse et des émotions opèrent. |
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Découvrez Departures, un film japonais de Yojiro Takita, oscar du meilleur film étranger 2009. Laissez-vous porter par le parcours initiatique de Daigo qui accompagne les défunts dans leur dernier voyage, dans une société japonaise où les personnes s'occupant des morts sont considérés comme impurs. |
Après la dissolution de l’orchestre dans lequel il joue du violoncelle, Daigo Kobayashi décide avec son épouse de quitter Tokyo pour la petite ville de province où il a grandi. Ils s’installent dans le logement dont Daigo a hérité à la mort de sa mère 2 ans plus tôt. À la recherche d’un emploi, il répond à une annonce semblant parfaite : « âge indifférent, salaire avantageux, horaires très réduits, CDI. Aucune expérience nécessaire. Agence NK, aide aux voyages. » Sa femme et lui supposent qu’il s’agit d’une agence de voyage… Voyage certes, mais d’un genre particulier, puisqu’il s’agit du dernier : les lettres NK représentent en fait le mot « Nokan », c'est-à-dire la préparation et l’habillage d’un défunt. Daigo accepte, contraint par sa situation économique, mais n’ose pas l’avouer à sa femme : en effet, au Japon, la mort est vecteur de souillure, et ceux qui s’occupent des morts sont considérés comme impurs. Tout au plus lui dit-il qu’il travaille pour une agence qui « s’occupe de cérémonies ». On suit alors Daigo dans un parcours initiatique, qui l’emmène de la peur et du dégoût à la compréhension de l’importance de cette activité et à l’acceptation du rôle qu’il a à y jouer. Il devra aussi se confronter avec sa femme, se réconcilier avec son passé, faire le deuil de ce qu’il croyait être pour devenir ce qu’il est.
La scène d’ouverture du film reflète parfaitement le ton général : un mélange de gravité et de bouffonnerie, de tendresse et d’humour. Les personnages sont attachants, particulièrement le patron de Daigo, humaniste épicurien passionné de plantes car elles sont les seules à ne pas devoir manger des choses mortes pour survivre… La musique est aussi un personnage à part entière, qui traverse le film délicatement pour en souligner les contours.
C’est d’ailleurs une de ces scènes que j’utilise en formation sur la mort et le deuil, la scène de « Naomi ». Cette cérémonie est pour Daigo l’occasion de voir son patron pour la première fois à l’œuvre ; c’est une révélation pour lui (« tous ses gestes me semblaient sublimes »). De même, l’attitude du mari, qui les accueille en les insultant (« vous faites de l’argent sur le dos des morts »), mais qui, après la cérémonie, les remercie en leur disant que sa femme « n’a jamais été aussi belle », lui permet de donner un sens profondément humain à son travail : celui « d’aider au voyage », non seulement les morts, mais surtout les vivants. C’est donc l’opportunité de réfléchir en formation sur l’importance des rites mortuaires.
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Lors du dernier congrès de la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs), VigiPallia a rencontré Françoise Mohaër, bénévole du Collectif « Vivre Son Deuil » Bretagne et secrétaire de la Fédération Européenne « Vivre Son Deuil », qui présentait l’ouvrage « Personnes en situation de handicap : paroles de professionnels pour accompagner le deuil », codirigé par Laurence Hardy. Ce livre pratique permet aux professionnels de parler de la mort et du deuil avec les personnes en situation de handicap et d’anticiper les conduites à tenir. Des participants de l’accueil de jour d’un Etablissement de Travail Protégé l’ont illustré et commenté. Rencontre. |
Lorsque vous étiez petite, étiez-vous une grande lectrice ?
Je lisais très peu ce qui désolait ma mère qui était une grande lectrice. Cependant elle nous (j’ai un frère et une sœur) lisait régulièrement des classiques (Corneille, Racine, Molière…) ce qui nous captivait le plus c’est le ton théâtral qu’elle prenait. C’est peut être ces lectures qui m’ont progressivement amenées à lire.
J’ai commencé à être une lectrice assidue lors de mon entrée à l’université avec des auteurs comme Marguerite Duras et Milan Kundera.
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Quel est votre auteur préféré ?
Ce n’est pas tant un auteur qu’un style littéraire, je dévore les polars. Ce qui ne m’empêche pas de me tourner vers d’autres styles hormis la science-fiction et les livres politiques.
Quel livre aimeriez-vous faire découvrir au monde entier ?
Quel livre liriez-vous en boucle à votre pire ennemi pour le torturer ?
Je demande un joker.
Quel livre pourriez-vous lire tous les jours ?
Ce qui m’intéresse dans la lecture c’est l’intrigue et le chant des mots, je laisse donc du temps entre 2 lectures. Cependant le livre de Rosette Poletti et Barbara Dobbs « Philosophie du coquelicot : prendre soin de soi pour prendre soin de l'autre » est un livre que je reprends assez régulièrement, je l’ouvre au hasard, chaque paragraphe est propice à la méditation au questionnement.
Quel livre attendez-vous avec le plus d'impatience ?
Je n’ai pas de titre en tête, j’écoute régulièrement sur France culture des émissions qui reçoivent des auteurs ou des émissions de « critique littéraire » et je fonctionne au coup de cœur.
Qu'est-ce qui vous a motivé à écrire « Personnes en situation de handicap : paroles de professionnels pour accompagner le deuil » ?
Cet ouvrage est collectif.
Je suis bénévole du Collectif « Vivre Son Deuil » Bretagne ce qui me sensibilise à ces questions et je travaille depuis de nombreuses années dans un organisme qui forme des travailleurs sociaux. Lors de visites de stage dans des établissements médico-sociaux ou lors d’échanges avec des stagiaires, je me suis rendue compte qu’il était très difficile de parler de la mort et du deuil (sujets encore trop souvent tabous).
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Ce silence amenant les personnes en situation de handicap, quelques soient leurs difficultés, à être trop peu accompagnées dans leur deuil, alors qu’elles vivent le deuil comme chacun d’entre nous.
Ces constats partagés par d’autres professionnels, proches et bénévoles ont permis la création d’un groupe de travail. Ce groupe a produit cet ouvrage collectif qui s’adresse aux professionnels et aux proches avec l’intention de les aider dans cet accompagnement.
Cet ouvrage est divisé en quatre parties. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons souhaité un ouvrage dont le contenu permet de faire les liens entre la théorie et la pratique d’une part et qu’il soit pratique d’utilisation d’autre part. Il y a eu également un gros travail de maquettage (couleurs, dessins, photographies, mise en page…) pour rendre l’ouvrage agréable et fonctionnel.
Notre fil conducteur a été l’avant, le pendant et l’après mort. Nous essayons dans une première partie de montrer l’intérêt de parler de la mort dans les institutions (pourquoi et comment en parler). Dans une seconde partie, nous mettons l’accent sur la période des funérailles (pourquoi et comment y participer), dans cette partie nous présentons également les principaux rituels en fonction des religions. Dans la troisième partie, nous mettons l’accent sur l’accompagnement (pourquoi et comment prendre en compte, dans l’accompagnement, cette période particulière de la vie). La quatrième partie est consacrée aux démarches administratives, ce qui permet à chacun de mieux se familiariser sur tous ces aspects qui sont aussi à prendre en compte.
Qui est la première personne à qui vous avez fait lire « Personnes en situation de handicap : paroles de professionnels pour accompagner le deuil » une fois terminé ?
Il n’y a pas eu une personne en particulier car même si nous avons une petite idée de ce que l’ouvrage va donner, il y a un décalage entre le BAT (Bon A Tirer) et l’ouvrage que nous tenons dans les mains. En la circonstance, c’était une très agréable surprise que j’ai immédiatement souhaité partager avec les auteurs ainsi qu’avec les photographes.
Cet ouvrage est destiné aux professionnels. Avez-vous eu des retours de leur part ?
Pour lancer cet ouvrage nous avons fait une journée spécifique au cours de laquelle nous l’avons remis aux participants. De nombreuses personnes ont été surprises qu’il soit coloré « gai », ils s’attendaient à quelque chose de terne, pour eux en lien avec le thème.
Sur le contenu les lecteurs apprécient les aspects théoriques et pratiques, cet ouvrage n’est pas un guide mais il se veut pragmatique. Pour beaucoup c’est une aide à l’échange entre eux et avec les personnes concernées. Ils y trouvent également des supports à la réflexion et à la création d’outils dans leurs structures. La réalisation de cet ouvrage est loin de faire tomber les tabous, nous avons encore des réticences mais nous cheminons… nous cheminons !
Qu'est-ce que cela vous a apporté d'écrire cet ouvrage ?
Un grand plaisir et un sentiment d’utilité. Chacun dans ce groupe a trouvé sa place, le travail s’est fait dans la convivialité, un très grand respect et un souci de produire ensemble. Le travail avec les photographes a également été très enrichissant.
Un autre projet en cours ?
Oui, l’une des limites de cet ouvrage est qu’il n’est pas ou peu accessible aux personnes en situation de handicap. Ils nous ont dit qu’ils souhaiteraient un ouvrage qui s’adresse directement à eux.
Pour se faire, nous avons constitué un nouveau groupe de travail dans lequel ils sont encore plus actifs. Notre projet : Créer un ouvrage en Facile A Lire et à Comprendre (FALC). Sans doute 2 ans de travail !
Le format Facile A Lire et à Comprendre : a pour but de rendre l’information accessible en mobilisant du texte, des dessins et des pictogrammes. Il s’inscrit aussi dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
Lorsque vous étiez petit, étiez-vous un grand lecteur pour être devenu cet explorateur aguerri ?
J'ai toujours eu la passion des livres mais avant toute chose, je suis depuis mon plus jeune âge un grand observateur de la vie en général et de tout ce qui m'entoure en particulier. Curieux de tout et passionné par l'art, l'architecture, la culture et l'histoire. Aujourd'hui, ma passion me permet de retrouver toutes ces disciplines au quotidien.
Natif de Nantes, j'ai, durant ma jeunesse, été souvent attiré par tous les lieux qui offraient une dimension historique, architecturale et artistique. C'est ainsi que je me suis très tôt intéressé aux cimetières.
Un de mes auteurs favoris est Jules Verne, lui-même originaire de Nantes, j'ai puisé dans ses œuvres le goût de l'extraordinaire et des univers hors du commun.
Lors de mes visites au Père Lachaise, il m'arrive d'évoquer son œuvre et je peux également vous raconter une petite anecdote : Georges Rodenbach, romancier belge de la fin du XIXème, repose au Père Lachaise et sa sépulture est assez similaire à celle de Jules Verne qui se trouve au cimetière d'Amiens.
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Quel est votre auteur préféré ? A-t-il une place dans vos visites ?
Outre Jules Verne que je viens de vous citer, je suis un grand admirateur d'Honoré de Balzac. A travers toute son œuvre, il a su retranscrire une société dans sa grandeur comme dans sa décadence, une époque. Il faut lire la Comédie Humaine. Tous ses personnages pourraient aujourd'hui reposer au Père Lachaise. Si l'on observe la société actuelle, rien n'a vraiment changé, un auteur finalement extrêmement contemporain dans sa description des classes sociales.
Chaque visite est une occasion de lui rendre hommage et j'en profite pour réaliser une petite initiation à l'art funéraire auprès de mon public mais surtout de mes jeunes visiteurs. Sa sépulture est assez intéressante et offre un large éventail de ce que l'on peut retrouver au Père Lachaise : le bronze, la symbolique, le buste sculpté...
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Qu'est-ce qui vous a motivé à guider les promeneurs dans le cimetière du Père Lachaise ?
Vous prenez soin de votre public et vous leur offrez une visite pleine d’histoire et d’humour noir. Quels artistes vous ont inspiré ?
Mes visites sont organisées de façon à ce que les personnes présentes puissent découvrir le Père Lachaise sous une forme assez complète. Qu'il s'agisse de sa forme géographique (je traverse le lieu de part et d'autre même si c'est extrêmement compliqué de faire parcourir 44 hectares à ces personnes, je leur fait quand même profiter de bon nombres d'aspects différents du lieu, à savoir la partie la plus récente pour terminer dans la partie la plus ancienne dite Romantique), ou de sa forme architecturale : toutes les sépultures présentées ont un intérêt architectural particulier, et enfin l'aspect personnel qui m'a fait sélectionner ces célébrités ou ces illustres inconnus, pour leur histoire, leur vie, leur notoriété ou leur particularité.
Ma visite est donc un mélange de tout ce microcosme qui compose le site de façon à ce que mes visiteurs puissent bénéficier d'une visite assez complète, même s'il faudrait, en vérité, des mois entiers de visite pour tout connaître et tout voir.
Forcément, l'humour noir est très présent et quelquefois il n'y a même pas besoin d'inspiration venant d'une célébrité en particulier, il suffit juste de lire une épitaphe ou d'observer un monument, ou de connaître l'histoire de la personne.
Enfin, en matière d'humour noir, je cite souvent Pierre Desproges, Raymond Devos ou Sacha Guitry, mes maîtres à penser qui m'accompagnent régulièrement et qui ont toujours eu une approche de la mort assez personnelle mais néanmoins très intéressante.
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Qu’est-ce qui vous passionne dans l’art funéraire ?
Tout !
Je reviens depuis peu d'un voyage en Italie ou j'ai eu l'occasion de visiter le cimetière monumental de Staglieno à Gênes.
de Staglieno est à l'Italie ce que le Père Lachaise est à la France, la référence en matière d'art funéraire, mais je pourrai même vous dire en matière d'art tout court !
L'art funéraire regroupe la sculpture, la peinture, la mosaïque, l'architecture, la littérature et même la botanique. C'est une évolution permanente en fonction des époques, des courants, et pour quiconque aime le beau, se promener dans des lieux tels que de Staglieno ou le Père Lachaise est un ravissement de chaque instant.
Je peux m'extasier devant la sculpture incroyable du sphinx ailé réalisée par Jacob Epstein pour Oscar Wilde, comme je peux adorer le bronze incroyablement réaliste du gisant de Victor Noir et pourquoi pas la simple dalle de granit située sur la tombe de Jim Morrison. Minimaliste mais néanmoins très évocatrice lorsque l'on traduit son épitaphe écrite en grec « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » qui signifie « Fidèle à son propre démon ».
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Vos lectures, vos voyages contribuent-ils à enrichir vos visites ?
Incontestablement ! Comme je l’ai évoqué ci-dessus !!!
Sur ma page Facebook, j'ai ouvert une rubrique intitulée « Cimetières d'ailleurs » où je publie régulièrement des photos de mes voyages à travers le monde entier car j'adore voyager et si possible très loin.
Je ne manque donc jamais une occasion d'aller découvrir un cimetière à l'autre bout de la Terre, et cela permet à la communauté des NécroRomantiques d'avoir régulièrement un aperçu de ce que peut être un cimetière en Afrique du Sud, à l'Ile Maurice ou au Brésil.
En matière de lectures, je privilégie ce qui est en rapport avec les sépultures que je présente à mes visiteurs. Actuellement je me penche sur l'histoire de Georges Sand et de sa fille Solange qui a épousé Auguste Clésinger, sculpteur de la tombe de Frédéric Chopin à qui je rends hommage à chacune de mes visites.
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Que sont les NécroRomantiques ?
Lorsque j'ai commencé à partager ma passion, l'engouement était tel que j'ai souhaité continuer l'aventure de façon beaucoup plus organisée. J'ai donc créé Les NécroRomantiques.
Vingt ans plus tard, cette communauté de passionnés d'art funéraire, d'histoire et de culture regroupe désormais plus de 1 500 personnes sur ma page Facebook.
L'esprit NécroRomantique, c'est avant tout le partage d'une passion et d'une histoire, celle de ce lieu incroyable qui mérite que l'on s'y attarde un peu plus que pour deux sépultures.
Nous avons eu l’occasion de vous suivre cet été dans les allées du Père Lachaise. Vous vous êtes adaptés à votre public et à l’histoire (commémoration de cette jeune femme, victime de la libération de Paris)... Une volonté de transmettre ?
La transmission est le maître mot de ma démarche.
Chaque petite chose de l'histoire qui n'est pas transmise sera vouée à l'oubli.
Aujourd'hui il y a des passeurs de mémoire pour bon nombres de lieux mythiques. Paris est une ville tentaculaire en matière d'histoire et d'art.
Je souhaite apporter ma modeste contribution à cette transmission en participant à la construction d'une mémoire collective pour le Père Lachaise mais aussi pour bon nombre d'autres nécropoles parisiennes comme les Cimetières de Montmartre, de Montparnasse ou de Passy pour lesquels nous organisons régulièrement des visites.
Cette transmission réside dans l'évocation de la mémoire du lieu mais aussi des personnes et de leur vie parfois exceptionnelle.
C'est le cas de Lucienne Calvet à qui je rends hommage chaque mois d'août pour commémorer la libération de Paris. Elle en a été victime, assassinée par les allemands alors qu'elle souhaitait montrer son enthousiasme sur son balcon parisien croyant voir défiler les chars de la libération en 1944.
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Cette histoire, elle m'a été racontée par une habituée des lieux, Madame Andrée, qui est, depuis de nombreuses années, fidèle à mes visites et que je croisais régulièrement au détour des allées du Père Lachaise lorsqu'elle venait honorer la mémoire de son amie Lucienne mais aussi celle de son mari et de son fils qui reposent un peu plus loin.
C'est cela la transmission. Prendre le temps d'écouter ce que les gens ont à vous raconter et adapter chaque visite à une date, un mois, une époque.
Mais la transmission, c'est aussi former de nouveaux guides, les initier à l'esprit « NécroRomantiques » et nourrir leur passion naissante pour qu'ils reprennent un jour le flambeau.
Vous prolongez le plaisir de vos visites sur les réseaux sociaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Aujourd'hui, il n'est pas possible de passer outre ! Se rendre présent judicieusement sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook principalement), c'est toucher un large public de 17 à 97 ans. Et c'est pour moi l'occasion de partager avant tout.
Sur Internet, se regroupent régulièrement des passionnés d'art funéraire. On les appelle des taphophiles. Quelquefois des mystères sont résolus grâce à des enquêtes sur des lieux de sépultures. Partager mes visites, mes voyages, mes rencontres, c'est aussi une façon de permettre à bon nombre de personnes éloignées géographiquement de la Capitale, de rendre hommage, à leur façon, à des personnalités connues… comme Mireille Darc ou Jeanne Moreau récemment inhumées dans deux grands cimetières parisiens.
Laisser un petit message bienveillant en commentaire est toujours signe de grand respect et d'admiration pour les personnes disparues.
C'est la magie d'Internet, un outil formidable s’il est utilisé de façon intelligente.
J'invite donc tous vos lecteurs passionné d'Art Funéraire à venir rejoindre la communauté des NécroRomantiques sur ma Page Fan Facebook « Thierry Le Roi, Conteur du Père Lachaise » et à me suivre sur Instagram @thierry_le_roi. J'y partage régulièrement des photos de mes visites mais aussi de l'actualité, l'art, la culture, l'histoire, les expositions, mes coups de cœur, mes coups de gueule. Chaque publication est en rapport avec la mort mais appréhendé d'une façon très sereine ! Il n'y a jamais de publication ou de propos morbides, irrespectueux ou déplacés.
Faîtes vous découvrir d’autres cimetières parisiens ?
Régulièrement, je fais découvrir à mes visiteurs et passionnés le Cimetière de Montmartre. C'est un peu un « Père Lachaise » en modèle réduit (il ne fait qu'un quart de la surface totale du Père Lachaise), mais il regorge de trésors inestimables.
Je me rends sur Passy et Montparnasse occasionnellement, mais c'est toujours pour moi un grand moment de plaisir que d'arpenter ces lieux.
Un autre projet en cours ?
S’il n'y en avait qu'un seul !!
Chut (silence de mort)… Suivez ma page Facebook ;-)
Site internet pour l'AGENDA des visites : http://www.necro-romantiques.com/agenda.html
Photos du cimetière du Père Lachaise : Tous droits réservés Caroline Tête
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Jean-Marc Barreau s’est appuyé sur son expérience de plusieurs années d’accompagnement des personnes en soins palliatifs pour écrire son nouveau livre « Soins palliatifs. Accompagner pour vivre ». VigiPallia est allé lui poser quelques questions… N’hésitez pas à vous plonger dans son interview ! |
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Pour la sortie de Penser la fin de vie : l’éthique au cœur d’un choix de société, VigiPallia a posé quelques questions à son auteur Jacques Ricot. Nous vous invitons à venir lire ses réponses. Bonne lecture ! |
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Ce film d’animation a enchanté la fin d’année. VigiPallia ne pouvait que succomber à cette fable mexicaine où rite funéraire, non-dit et aventure se mêlent au son d’une musique traditionnelle et envoûtante. |
Lucky est un vieux cow-boy solitaire, un brin bougon et à la misanthropie de façade. Il vit dans une petite ville perdue au fin fond du désert texan, et passe ses journées à déambuler et à refaire le monde avec les habitants du coin. Lucky fume plusieurs paquets d’American Spirit, fait des mots croisés au « diner » du coin et s’adonne quotidiennement à des exercices de yoga pour rester en forme. Lucky se rebelle contre tout, mais surtout contre le temps qui passe. Ses 90 ans passés l’entraînent dans une véritable quête spirituelle et poétique.
Pour son premier long métrage, John Caroll Lynch rend un hommage sobre et émouvant à Harry Dean Stanton, acteur mythique depuis son rôle dans Paris, Texas de Wim Wenders. La disparition récente de l’acteur, quelques temps avant la sortie de Lucky donne à ce film une allure de chant du cygne.
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A la suite d’un malaise, Lucky se rend chez son médecin qui lui fait prendre conscience qu’il va bientôt mourir. Apeuré par son propre vieillissement, il comprend soudainement qu’il n’est pas éternel. John Caroll Lynch aborde le sujet de la fin de vie d’un nonagénaire avec beaucoup de tendresse ; les nombreux plans sur les paysages arides du Texas, les collines, la rare végétation contribuent à faire de Lucky un film d’une grande douceur. Lucky est émouvant, mélancolique, sans sombrer dans le tragique ou le larmoyant. La fin de vie est abordée avec apaisement et poésie. La simplicité du scénario dissimule en réalité une dimension spirituelle et philosophique profonde ; Lucky est avant tout une réflexion sur la finitude humaine et le sens de la vie.
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Vous allez adorer La finale. Une manière tendre de parler de la maladie d’Alzheimer et de vibrer avec JB et Rolland autour du sport. Un mélange qui peut intriguer à première vue mais qui ne vous laissera pas indifférent, foi de VigiPallia ! |
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Un grand coup de cœur pour cet album jeunesse qui parle de la mort d’un grand-père sur un ton à la fois sérieux, léger et drôle. Ce livre très tendre aborde les questions et les réactions des enfants suite à un décès. A lire absolument ! |
Lien vers le site de l’éditeur
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Laissez-vous transporter dans la culture indienne, avec ce très beau film, Hotel Salvation, à la rencontre de Rajiv, et de son père, âgé, qui sent que la fin de sa vie est proche. Une relation père-fils qui émeut. Pépite ! |
Daya, ancien professeur, est un homme âgé, qui vit avec son fils Rajiv, sa belle-fille et sa petite fille. Ressentant sa mort comme proche, il décide d’aller à Bénarès, au bord du Gange, afin d’y mourir et atteindre le salut. Rajiv l’accompagne à contre-cœur, devant prendre des congés et s’absenter pour un temps de son travail. Ils logent tous les deux à l’hôtel Salvation, ils ne peuvent y rester que 15 jours, ensuite, ils devront partir pour laisser la place aux nouveaux arrivants. Mais voilà, après 2 semaines, Daya est toujours là et c’est l’occasion pour le père et le fils de se retrouver, dans un temps suspendu…
Les décalages de temporalité de Daya et Rajiv – vécue comme le temps de la fin de la vie pour le père, serein, et le temps qui s’égrène pour le fils, stressé, qui a beaucoup de travail et qui s’accroche à son téléphone portable - les éloigne l’un de l’autre. Au fil de l’histoire, les temporalités de Daya et Rajiv se rejoignent peu à peu et vient la « rencontre ». Tout est montré en délicatesse, ponctué par des situations cocasses, sans jamais tomber dans le pathos, ce qui apporte de la légèreté au film. On s’attache à ce père, âgé et lucide, et à son fils, bouleversé par la situation.
Ce temps, comme posé, pour le père et le fils, est celui de se découvrir, se connaître, s’écouter, se comprendre, se dire les choses qui ne sont pas faciles à dire, d’exprimer ses sentiments, à un moment particulier et unique de leurs vies à tous deux. La relation père-fils, dans sa difficulté de communication parfois, le quotidien, la pudeur des sentiments, est extrêmement touchante et invite à la réflexion dans ce très beau film indien.
Comment arriver à communiquer avec ceux qu’on aime, prendre le temps, dire ses sentiments - dans ce temps de la fin de la vie, mais qui est la vie - quelle place pour la personne âgée, autant de thèmes forts dans ce film et qui vous transporte dans la culture indienne dans un magnifique cheminement d’une relation père-fils.
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Lucienne est en maison de retraite. Ce soir elle reçoit, son visiteur n’est qu’autre que le public à qui elle se confie. Passé, présent, futur : ce monologue, tout en simplicité et authenticité, évoque la vie d’une personne âgée dans cette belle pièce de théâtre. |
« A la maison » est un one woman show d’une heure avec Denise Aron-Schröpfer, mis en scène par Cedrick Lanoë, texte Alain Lahaye.
Nous y rencontrons Lucienne, une femme âgée, arrivée en maison de retraite car elle faisait des chutes chez elle sans pouvoir se relever seule. Elle raconte son quotidien, les difficultés à s’intégrer dans un nouvel environnement, à la vie en collectivité avec des personnes qu’elle ne connaît pas. Elle nous parle aussi de ce qu’elle a dû laisser derrière elle : son chat, ses meubles, ses voisins… Elle partage ses colères, ses coups de gueule, l’histoire de son couple, se souvient des jolies choses. Pleine de vitalité, elle reste malgré tout optimiste face à l’avenir.
Cette pièce, qui traite de sujets d’actualité (la vie en maison de retraite, la vieillesse, la dépendance, la solitude), est tout à la fois tendre, nostalgique et pleine d’humour. Pas de pathos ni de tristesse avec Lucienne, nous nous laissons emporter par cette dame âgée qui nous confie ses joies et ses regrets. On ne voit pas passer l’heure tant c’est prenant, et quand Lucienne prend congé, on se dit « déjà ? ». Elle n’est pas sans évoquer une grand-mère, une mère… sait nous émouvoir, elle est « comme une madeleine de Proust » et on resterait bien là, assis encore un peu. Lucienne crée vraiment une relation de proximité avec les spectateurs, nous nous sentons partie prenante, comme dans un dialogue.
Malgré un sujet qui peut sembler un peu austère au départ, nous vous invitons à aller voir la pièce : un excellent moment ! Et pour ne rien gâcher elle nous permet de réfléchir à quel avenir nous pouvons proposer aux personnes âgées aujourd’hui et à celles que nous serons demain…
Le saviez-vous ?
Ce spectacle a été écrit à partir de paroles et de témoignages recueillis auprès de personnes âgées en maison de retraite. Actuellement, la pièce ne se joue plus mais il est possible de contacter le metteur en scène, Cedrick Lanoë (mail ced.lanoe@free.fr), pour la faire jouer en établissement ou en école.
Compagnie Ceci Cela cie.cecicela@free.fr
Crédit photos Compagnie Cecicela
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Coup de cœur pour ce premier roman de l’auteure anglaise Rosie Walsh. Ce récit bien écrit nous emmène suivre les traces de Sarah et d’Eddie, deux quadragénaires, sur les chemins du deuil et de la reconstruction. Un livre qui se lit facilement, que l’on peut déguster sur la plage ! A emporter avec vous cet été ! |
Les jours de ton absence / Rosie WALSH, Catherine BOUET (Traductrice), éditions les Escales, Collection Domaine étranger, 400 pages – Premier roman de l’auteure sous son nom (elle en a écrit d’autres sous pseudonyme).
Un roman qui allie sujets graves, légèreté et se laisse lire facilement. A emporter pour vos vacances !
Sarah et Eddie, deux quadragénaires, se rencontrent en Angleterre, non loin de Londres. Ils tombent fous amoureux l’un de l’autre et passent sept jours merveilleux ensemble. Puis Eddie part à contrecœur en voyage (voyage prévu de longue date) et ne donne plus aucune nouvelle. Sarah est désespérée et cherche à comprendre malgré son entourage qui lui conseille de ne pas s’entêter. Le lecteur la suit dans son enquête pour découvrir pourquoi Eddie ne donne pas signe de vie. La recherche de vérité de Sarah va la replonger dans un passé qu’elle avait voulu fuir.
Cette belle histoire est addictive, le suspens entretenu par l’auteure garde le lecteur en éveil. On n’arrive pas à lâcher le livre tant on a envie de savoir pourquoi Eddie a coupé les ponts. On se surprend à tester des hypothèses au fur et à mesure que se déroule le récit. Rebondissements, secrets de famille et drames sont au rendez-vous. Sans vouloir trop dévoiler l’intrigue, la quête de Sarah nous entraîne sur les chemins de la culpabilité et du deuil. Chemins qui peuvent être très longs à parcourir…
Le dénouement de l’histoire est émouvant et amène le sourire aux lèvres. Il laisse entrevoir que, quel que soit le parcours suivi, le temps qui passe, la vie réserve de belles surprises !
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Dominique, une femme d’une cinquantaine d’années, rechute d’un cancer. A travers son parcours de soins, nous suivons le quotidien d’une malade et sa prise en charge notamment en soins palliatifs. A découvrir ! |
Dominique : vivre en soins palliatifs / Dr Hugues BOURGEOIS, Pascale ETCHECOPAR (Dessinatrice), Anne de La TOUR (préfacière), éditions du Cerf, collection Culture images, 44 pages.
Dominique, une femme de 50 ans a eu un cancer du côlon en 2008. Sa vie bascule de nouveau en 2013 lorsqu’elle apprend qu’elle rechute de son cancer. L’ouvrage retrace son parcours de patiente avec les différents interlocuteurs qu’elle rencontre et les lieux où elle est soignée. Nous voyons aussi tous les liens familiaux, les difficultés pour les proches notamment son mari Claude et ses enfants Juliette et Thomas. Nous suivons Dominique de sa première opération jusqu’à son décès. A travers Dominique et l’évolution de sa maladie, nous découvrons ce qu’est le quotidien d’un patient atteint de cancer et comment les soins palliatifs interviennent dans son parcours de soins et de vie.
Le thème des soins palliatifs est peu abordé dans le roman graphique. C’est chose faite avec « Dominique, vivre en soins palliatifs ». Ce récit est très réaliste car écrit à partir de plusieurs situations réelles par le Dr Hugues Bourgeois, oncologue à la clinique Victor-Hugo (Le Mans) et mis en dessins par Pascale Etchecopar, artiste plasticienne. Il a été relu et amendé par Nathalie Bardet, cadre de santé en équipe mobile de soins palliatifs et Christelle Hérin, infirmière référente en soins palliatifs. Une petite réserve cependant : le parcours semble « idéal » : les professionnels disposent de temps et se coordonnent bien, les places au sein des structures ne manquent pas et sont disponibles rapidement, les collègues de travail et le responsable hiérarchique sont très compréhensifs.
Ces réserves émises, le roman graphique donne une vision pertinente de ce qui se vit en soins palliatifs par les patients et leurs familles ainsi que leurs relations avec les soignants. Il explique ce que sont la personne de confiance et les directives anticipées. Certaines notions sont ainsi abordées naturellement au cours de l’histoire dans un contexte approprié. Le côté bande dessinée donne envie d’ouvrir le livre et de le parcourir. Cela favorise aussi la représentation des situations que traverse Dominique. Tous ces aspects font de ce roman graphique une réussite sur un sujet peu présent dans la littérature générale.
Ce livre qui se veut un outil pédagogique et didactique permettra à tout un chacun de découvrir de manière simple et agréable ce que sont les soins palliatifs en cancérologie.
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Vous ne resterez pas indifférent à My Lady, notre coup de cœur ! Entre bataille juridique et dilemme éthique, ce film vous emporte dans le quotidien d’un juge des affaires familiales au cœur d’une affaire de fin de vie. |
Faut-il obliger un adolescent, témoin de Jéhovah, à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera leur vie.
Le synopsis est assez conventionnel et, de prime à bord, la réflexion pourrait porter sur la dimension religieuse du jeune homme face aux systèmes judiciaire et médical anglais. Mais ce serait réduire le film à sa plus simple apparence.
En effet, dans cette histoire, le contexte est ce qui donne de la consistance à l’histoire. Fiona sort tout juste d’un procès qu’elle a conclu par la séparation de siamois entraînant la mort de l’un deux. Les retombées dans la presse sont assassines. Son mariage prend l’eau… C’est dans ces conditions exceptionnelles que Fiona va prendre l’affaire d’Adam, témoin de Jéhovah, qui refuse la transfusion.
La vie privée de la juge va ainsi venir chambouler sa ligne de conduite, la poussant irrésistiblement hors de son tribunal, dans la chambre d’hôpital d’Adam. Ce jeune homme, lucide et bon vivant, lui parle de ses convictions religieuses, de sa foi et de sa passion pour la musique… passion qu’elle partage.
Le verdict tombe à la moitié du film (non, non pas de spoiler ici !). Là encore, il est facile de penser que le reste du film sera une lente agonie vers le générique… Rien de tel dans My Lady. Les réflexions éthiques s’enchaînent de plus belle.
Impossible d’aller plus loin sans en dire trop sur l’histoire… Alors autant vous dire pourquoi on aime ce film. Le film prend le parti de suivre le point de vue de la juge. La famille et le jeune homme sont des personnages secondaires. Les acteurs sont incroyablement, dans leur gestuelle, dans leur diction, dans leurs réactions face à l’adversité… so british ! On aime Adam, sa jeunesse volée, ses convictions malmenées, ses réactions poétiques, presque romanesques qui détonnent avec notre époque. On aime Jack, le mari de Fiona, pudique, direct, philosophe et honnête. Et enfin, on aime Fiona. Mal aimée dans les médias du fait de son métier, mal aimée par son mari du fait de sa froideur, mal aimée par Adam du fait de sa jeunesse troublée, Fiona va remettre en cause sa nature, sa personnalité, en somme, sa vision de la vie. En suivant Fiona, le spectateur est invité à faire de même. Bref, à voir et à revoir !
Un programme de 6 courts métrages sont sortis au cinéma le 31 octobre, son nom : Ta mort en short(s). Autour de la disparition, du deuil et de la tristesse, l’ensemble du programme est un hymne à la transmission, aux souvenirs et à toutes les richesses que nous laissent ceux qui partent. Et si, en cette période de célébration de la Toussaint, on parlait de la mort avec les adolescents ?
C’est avec humour, tendresse et émotion que sont traités les thèmes de la mort et du deuil dans ces 6 courts métrages que compose Ta mort en short(s), imaginé par Folimage. Pépé le morse, César 2018 du meilleur court métrage d’animation, Mamie et Mon papi s’est caché évoque la perte d’un grand-parent de manière souvent poétique. C’est le lien intergénérationnel qui est mis en avant tantôt avec les éléments (mer, vent), tantôt avec les objets (chapeau, couverture). Chroniques de la Poisse et Los Dias de losmuertos jouent avec humour sur le thème de l’universalité de la mort : personne n’échappe à la mort, qu’on soit gentil, qu’on soit méchant, qu’on soit grand ou petit. Enfin, un classique d’Andersen est remis en scène : La petite marchande d’allumettes. Cette histoire malheureuse est entièrement filmé à hauteur des yeux de cette enfant (on ne voit que les jambes des grands) rendant encore plus insoutenable l’indifférence des grands à son sort.
On aime la manière dont les courts métrages se complètent les uns les autres. Les artistes ont réussi le pari de parler de la mort et du deuil avec poésie et humour. Le jeu de couleurs, les dialogues et les différents symboles permettent aux spectateurs d’apprivoiser le sujet de la mort et du deuil en douceur. Ces films sont complétés par un livret pédagogique (auquel nous avons participé !) afin que les collégiens puissent aborder ce sujet délicat à partir de 11 ans. On y trouve des questionnements « pour aller plus loin »… ce qui permet à l’adolescent d’interroger son propre rapport aux rites funéraires et à la mort.
Actuellement au cinéma, laissez-vous tenter par ce cycle de films dont vous sortirez grandis et vivants !
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Pour ce début d’année, un joli conte de Noël à voir avec les enfants « Casse-Noisette et les Quatre Royaumes ». De beaux décors et costumes, une histoire fantastique, de l’aventure, pour aborder le deuil d’une mère… |
La veille de Noël, les enfants de la famille Stahlbaum, Louise, Clara et Fritz, reçoivent chacun, de la main de leur père, des cadeaux laissés par leur défunte mère. Clara, l’héroïne de l’histoire, reçoit un œuf en métal gravé. Cette dernière souffre beaucoup de la mort de sa mère, ne l’accepte pas et ne se rend pas compte que son père, sa sœur et son frère en souffrent également. Tout ce que souhaite Clara, c’est retrouver la clé qui ouvre l’œuf offert par sa mère.
À la fête de Noël organisée par son parrain, Drosselmeyer, en cherchant son cadeau, Clara passe dans un monde parallèle où elle découvre la précieuse clé… qu’une souris va lui prendre aussitôt. Dans ce monde parallèle, appelé les Quatre royaumes, Clara fait la connaissance d’un soldat Casse-Noisette et des régents de trois Royaumes : Frisson régent du Royaume des Flocons de neige, Aubépin de celui des Fleurs et la Fée Dragée de celui des Délices. Clara apprend que le quatrième Royaume s’appelait auparavant Royaume du divertissement et avait à sa tête la Mère Gingembre. Mais celle-ci aurait tenté de prendre le contrôle des Quatre royaumes et depuis elle a été bannie. Les trois autres Régents craignent qu’elle n’essaie de nouveau de les envahir. Clara avec l’aide du soldat Casse-Noisette va tenter de leur venir en aide.
Toutes les aventures que va vivre Clara pour rétablir l’équilibre dans les Quatre royaumes vont lui permettre de commencer son deuil. Certains personnages, tels la Fée Dragée, qui est dans le déni et la colère, vont lui faire prendre conscience de ses propres attitudes face à la mort de sa mère. Elle va réaliser que la perte d’un être cher peut être surmontée. A la fin de l’histoire, elle s’exprime ainsi auprès du soldat Casse-Noisette : « Quand quelqu’un vous manque, il reste les souvenirs » … « Et un jour on retrouve le sourire ».
La dimension du deuil ne sera peut-être pas perçue par certains spectateurs, notamment les enfants.
De beaux décors, de fantastiques costumes, de l’aventure, tous les ingrédients sont là pour nous plonger dans la féérie de Noël et faire passer au spectateur un agréable moment. A voir en famille !
Oubliez le scenario classique de la maison hantée, The Haunting of Hill House est bien plus que ça : à travers l’histoire d’une fratrie dont chaque membre tente, chacun à sa façon, de se reconstruire après le décès de leur mère, cette bouleversante série propose une réflexion tout en finesse et en mélancolie sur le deuil et les façons de le gérer.
Très librement adapté du roman Hantise de Shirley Jackson, le scénariste et réalisateur Mike Flanagan fait le choix de mettre le fantastique au service du drame psychologique et, s’il est bien question de fantômes, ceux-ci sont bien plus le reflet du traumatisme passé qui hante chaque membre de la famille Crain.
Le pitch paraît classique de prime abord : les cinq enfants de la famille Crain ont grandi dans un vieux manoir que leurs parents tentaient de restaurer, manoir qui semble hanté par de curieuses présences. Fantômes ou fantasmes issus de l’imagination d’enfants désœuvrés ? Mais une nuit, leur père les réveille et leur fait quitter précipitamment les lieux : le lendemain, on viendra leur annoncer que leur mère s’est suicidée.
Trente ans après, chacun tente de se reconstruire et d’expliquer l’inexplicable : la perte d’un être aimé. Chaque épisode se concentre sur un enfant en particulier, les flash-back permettant d’explorer la façon dont le souvenir de cette nuit tragique a influé sur la construction psychologique de l’adulte qu’il est devenu. Ainsi l’aîné Steeve a rationnalisé les évènements et en a tiré un roman fantastique à succès, son refus d’accepter ce qui s’est passé à Hill House se manifeste à travers les fictions qu’il compose. Toujours très en colère contre leur père qui n’aurait pas pris ses responsabilités devant la supposée maladie psychiatrique de leur fantasque mère, Shirley est devenue thanatopractrice et porte un regard froid et clinique sur la mort. Theo est pédopsychiatre, elle aide des enfants à mettre des mots sur leurs traumatismes, sans toutefois parvenir à mettre des mots sur le sien. Enfin, les plus jeunes de la fratrie, les jumeaux Nell et Luke, sont aussi les plus fragiles : Luke a trouvé refuge dans l’addiction dont il tente tant bien que mal de sortir et Nell se bat contre la dépression qui l’amènera à retourner à Hill House pour y affronter les fantômes de son passé… et son destin.
Tous sont poursuivis par les fantômes de Hill House. Mais s’agit-il vraiment d’un cas de hantise familiale ou ces spectres acharnés ne sont-ils que la projection des traumatismes d’une enfance hantée par les non-dits, les incompréhensions et les remords ?
Au spectateur de se faire son avis. Ce qui est certain, c’est qu’avec The Haunting of Hill House, Mike Flanagan nous propose un conte sur le deuil d’un être aimé qui se révèle bien plus poétique et mélancolique que proprement horrifique.